Christine, le tricycle pour la liberté

Christine et son tricycle à assistance électrique

Depuis l’âge de 15 ans, Christine vit avec un handicap qui affecte ses membres
inférieurs. Marcher est difficile, parfois impossible. Pourtant, dans les rues de
Colmar, on la croise souvent sur son tricycle électrique, sourire aux lèvres et allure
déterminée. Car pour elle, ce vélo pas comme les autres est bien plus qu’un simple
moyen de transport
: c’est une clé vers l’autonomie.

« Ce sont mes jambes », dit-elle simplement. Christine utilise aujourd’hui son
troisième tricycle, soigneusement adapté à ses besoins grâce à Reha-Trans, une
structure spécialisée située à Wolfgantzen .

« Au début, je n’avais pas d’assistance électrique, mais avec l’âge, la batterie m’aide à aller plus loin, surtout quand mes jambes me lâchent », confie-t-elle.

Son quotidien est rythmé par les trajets à vélo : faire les courses, aller au stade
nautique l’été, visiter les maraîchers… « À Intermarché, on m’autorise même à le
laisser à l’intérieur du magasin ! », s’amuse-t-elle. Elle a ajouté un coffre
verrouillable à l’arrière pour transporter ses affaires, et chez elle, un caddie lui permet
de monter ses achats jusqu’à son appartement sans aide extérieure.

Christine se déplace uniquement sur terrain plat, sur du macadam. Pas question de
chemins caillouteux ou de pentes abruptes : son itinéraire est réfléchi, adapté. Et avec
l’expérience, elle connaît ses limites. « Je dois aussi faire attention à ma peau pour
éviter les rougeurs, voire les escarres. »


Son vélo est assuré comme un fauteuil roulant, et l’achat a été partiellement financé
par la CPAM sur ordonnance médicale. En 2023, elle a également bénéficié d’une
aide de 1 500 € de l’État pour l’acquisition d’un vélo électrique.


Et la circulation à Colmar ? Christine salue les progrès réalisés, notamment avec le
développement des pistes cyclables. Mais tout n’est pas parfait. Elle alerte sur des
points sensibles : la sortie du parking Bleyle, la rue de Turckheim avec sa piste à
double sens mal comprise, ou encore les dangers liés à la cohabitation avec les
voitures. « J’inspecte sans cesse les pistes pour éviter les tessons de bouteilles ou les
capsules de bière retournées. Même avec des pneus renforcés, on peut crever. »


Ce tricycle, c’est sa liberté retrouvée. « Je suis libre. » Sportive dans sa jeunesse, elle
n’a jamais cherché la performance, mais elle a toujours aimé bouger. Et c’est ce
message qu’elle souhaite transmettre :


« Aux personnes à mobilité réduite : bougez un maximum, allez vers les autres,
ne restez pas enfermés. »

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