Fabian, le cycliste bricoleur qui a transformé un canoë en vélo 

À Bâle, les passants n’en croient pas leurs yeux : un canoë glisse sur la piste cyclable, propulsé par un pédalier et deux roues. À son bord, Fabian, trentenaire passionné de vélo, qui a décidé d’allier créativité, humour et mobilité douce. Rencontre avec un inventeur atypique.

Un passionné de voyage et de vélo

« J’ai vendu ma voiture et je fais presque tous mes trajets à vélo », confie Fabian. Ce Bâlois a sillonné le monde à deux roues, il a parcouru l’Europe à l’Asie, en passant par l’Océanie et l’Amérique du Sud. Aujourd’hui, ses aventures sont plus courtes, mais sa passion pour la bicyclette est restée intacte. Grâce aux politiques locales favorisant la mobilité cycliste, il voit sa ville se transformer, petit à petit, en paradis des vélos.

L’idée folle d’un “vélo-canoë”

Tout a commencé lorsqu’un ami lui envoie la photo d’un Écossais ayant bricolé un vélo amphibie. « J’aime bien bricoler pendant mon temps libre, alors j’ai décidé de construire moi aussi un tel véhicule ! » raconte-t-il. Sans formation en métallurgie, il se lance dans l’aventure, armé de curiosité et de patience.

Huit mois de travail et beaucoup d’humour

Fabian se procure un vieux canoë, deux BMX, un vélo couché hors d’usage et quelques morceaux de bois et de ferraille. Il apprend à souder, teste, recommence, improvise. « Un métallurgiste s’arracherait les cheveux en voyant mes soudures ! » plaisante-t-il. Après quatre mois d’essais et d’erreurs, son prototype prend forme. Au total, le projet lui aura pris près de huit mois, entre conception, construction et tests.

Un engin aussi fonctionnel qu’artistique

Le “Vel’eau”, comme il l’appelle, roule et flotte. Sur la route, il se manie facilement, grimpe les côtes malgré son poids et tourne avec une étonnante agilité pour ses 5,5 mètres de long. Sur l’eau, il avance tranquillement, prêt à voguer sur le Rhin. « C’est à la fois un projet artistique et pratique », explique Fabian. « L’art, c’est aussi faire réfléchir et sourire. Et puis, quand on n’a pas de voiture, transporter un canoë de 5 mètres, ce n’est pas évident ! »

Des sourires sur son passage

Impossible de passer inaperçu. « Des rires, quoi d’autre ? » s’amuse-t-il. Les badauds s’arrêtent, sortent leur téléphone, rient et saluent ce drôle d’engin. Fabian leur rend le sourire. « Il n’y a rien de plus beau que de recevoir un sourire », dit-il simplement.

Et après ?

Des idées, il en a plein la tête. « Mais je n’ai ni le temps ni l’envie de toutes les réaliser », confie-t-il. Pourtant, il le sait : un jour, l’envie reviendra, et il se remettra à fouiller les décharges à la recherche de la pièce parfaite pour donner vie à une nouvelle invention.

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